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Description du Sphynx

Le Sphynx

La race

Le sphynx apparaît comme un chat nu bien qu’il ne soit pas complètement nu (sous poil). La peau a une texture semblable à la peau de chamois. Il peut être recouvert d’un duvet très fin, à peine perceptible au toucher et à l’œil.

Les oreilles, le museau, la queue et les testicules peuvent être recouverts d’un poil court et doux, un peu hérissé. Il doit être le plus nu possible. Chat chaud au toucher. Moustaches et cils peuvent être présents, partiellement ou totalement absents.

« Queue de lion » acceptée. Peau sur plissée, surtout chez les chatons.

La tête est légèrement plus longue que large, avec des maxillaires supérieurs apparentes, prononcées et des poils de moustache distincts. Front plat. Présence d’une légère déviation sur le nez et le profil. Yeux en forme de citron, coin supérieur vers l’oreille. Yeux très écartes (de plus d’un œil). Oreilles plantées très bas, larges à la base, sans poils internes. Encolure longue et fine qui dégage bien la tête.

La poitrine est large, en tonneau. Corps de longueur moyenne, très robuste et rond. Abdomen rond, comme si le chat venait de manger, mais pas gras. Le sphynx est fort et musclé et a une ossature moyenne. Ce n’est pas un chat délicat. Queue longue, en forme de fouet (queue de rat). La longueur de la queue est en proportion avec celle du corps. Pinch apparent ou défini.

La longueur des pattes est en proportion avec celle du corps, mais n’a pas des os fins, les pattes sont fermes, musclées et légèrement arquées. Les pattes des femelles sont plus fines que celles des mâles. Les pattes de derrière sont légèrement plus longues que celles de devant. Les pattes antérieures sont écartées. Les pieds sont ovales, avec des doigts longs, minces et anguleux ou définis. Les coussinets sont plus épais que pour les autres races, cela donne l’impression qu’il marche dans les airs.

Le caractère

Tous les possesseurs de Sphynx pourront vous le dire c’est une race hors du commun par son caractère : il est à la fois chien-chat mais se comporte comme un bébé, il a besoin de toute votre attention et de vos bras…

Il est excessivement affectueux (pot de colle), il s’accroche à vous comme pourrait le faire un humain. C’est un vrai petit clown : il est très vif et actif. Super musclé, parfois il manque un peu d’adresse car porté par son élan.

Le standard du sphynx

Tête : de taille moyenne, la tête est légèrement plus longue que large. Vu de face, elle a des contours anguleux marqués par de grandes oreilles, larges à la base et attachées bas, des pommettes saillantes et un pinch distinct. De profil, le crâne, plutôt plat, est prolongé par un front légèrement bombé et une légère cassure au niveau du nez.

Museau : assez court, arrondi et bien développé, le museau est délimité par un pinch important. Le menton est ferme.

Yeux : en forme de citron, les yeux sont grands, bien ouverts et expressifs. Toutes les couleurs sont acceptées en accord avec la robe.

Oreilles : très grandes et placées très bas, les oreilles sont larges à la base. Elles sont arrondies à leur extrémité.

Encolure : de taille moyenne, l’encolure est bien musclée. Elle est arquée et dégage bien la tête des épaules.

Corps : de format semi-cobby, le corps est ferme. La musculature, bien visible sous la peau, est ronde. La poitrine, dite en tonneau, est large et profonde. L’abdomen est bien rond, comme si le chat venait juste de manger, cette particularité ne signifiant pas que le chat soit obèse. Les hanches et la croupe sont arrondies.

Pattes : assez longues par rapport au corps, les pattes ont une ossature assez fine mais une musculature puissante.

Pieds : ovales, les pieds ont des doigts longs et fins. Les coussinets sont plus épais que chez les autres races félines, ce qui donne l’impression que le Sphynx marche sur des coussins d’air.

Queue : en forme de fouet, la queue est longue, ressemblant à une queue de rat.

Peau et texture : la peau du Sphynx peut aller de la nudité totale jusqu’à un très fin duvet qui évoque la peau de chamois. La peau est très ridée chez les chatons. Les adultes doivent garder autant de rides que possible, spécialement sur la tête, sans que cela n’affecte en aucune manière les fonctions normales du chat. Quelques touffes de poils peuvent être acceptées sur certaines régions du corps : base de l’oreille, nez, testicules, bout des pattes, bout de la queue. Les moustaches et les sourcils sont rares ou absents.

Les préjugés

Cette page (un peu rébarbative, mais nous vous remercions d’y consacrer une dizaine de minutes car les informations contenues sont très importantes pour une meilleure connaissance du sphynx), a pour objectif d’aborder les préjugés dont la race sphynx fait l’objet, de par son particularisme morphologique, à savoir, la nudité de sa peau, et de répondre aux idées reçues qui véhiculent couramment sur des sites web (portails félins) ou des ouvrages généralistes consacrés aux chats de race, voire, dans l’opinion publique, par manque d’information réelle et fiable.

Afin que chacun comprenne l’importance de cette lutte contre les préjugés dont le sphynx est victime, nous allons tout d’abord expliquer quelles sont les menaces qui pèsent actuellement sur l’élevage du sphynx, et quelles thèses en sont à l’origine.

De nombreux pays européens ont ratifié la Convention pour la Protection des Animaux de Compagnie, proposée en 1995 par le Conseil de l’Europe, organisme européen non dépendant de l’Union Européenne, comptant cependant 15 états membres, et dont l’un des rôles essentiels est de proposer les textes réglementaires européens. C’est dire l’influence de cet organisme à l’échelle européenne.

On pourrait se féliciter de la ratification de cette convention par la France et d’autres états membres de la CEE, puisqu’elle interdit par exemple des mutilations handicapantes comme le dégriffage des chats, si elle ne comportait pas un article pouvant s’avérer dangereux pour l’élevage de nombreux animaux de compagnie, particulièrement de chats et de chiens.

L’article 5 de cette convention prévoit une sélection des animaux pour la reproduction qui tienne compte des caractéristiques anatomiques, physiologiques et comportementales qui sont de nature à compromettre la santé et le bien-être de la progéniture ou de la femelle.

Voilà qui paraît évident pour tout éleveur sérieux, passionné, forcément soucieux du bien-être de ses animaux. Le problème est que cet article a été inspiré par des thèses qui mélangent allègrement tares génétiques (que les éleveurs ont à cœur d’éliminer dans les lignées des animaux qu’ils élèvent en écartant par le moyen de la stérilisation, les sujets porteurs de tares héréditaires) et particularismes morphologiques. Or, le travail des éleveurs sérieux a été de ne pas dissocier type et santé. Ainsi un persan typé, né d’un travail de sélection rigoureux, ne souffre d’aucun problème respiratoire, n’a pas les canaux lacrymaux bouchés, n’est pas prognathe, et sous réserve d’appliquer certaines règles simples en cours de gestation, il n’y a pas chez les femelles de cette race, plus de césariennes que dans d’autres races ou même, chez le chat de gouttière. Ce n’est qu’un exemple, nous verrons plus bas ce qu’il en est du sphynx.

Les thèses qui sont à l’origine des recommandations qui font suite à la Convention pour la Protection des Animaux de Compagnie ont été lancées par certains mouvements dits, « de protection animale », qui ont versé dans l’extrémisme en dressant une liste où près de 70 % des races félines, canines et d’oiseaux de basse-cour et d’ornement, sont qualifiées de « races torturées ».

Initiée avec l’organisation extrémiste PETA dont la philosophie principale repose sur la séparation totale homme / animal (donc, opposée au concept d’animaux domestiques et de compagnie, qualifiés « d’animaux esclaves »), ces mouvements se sont particulièrement développés en Allemagne, surtout dans certains landers (comme celui de Hesse) où des races félines sont déjà interdites d’élevage. Ces thèses se répandent dans l’ensemble de la communauté européenne.

Inspirée par ces thèses qui n’ont pourtant fait l’objet d’aucune étude scientifique permettant de faire la différence entre particularismes morphologiques réellement handicapants et particularismes uniquement esthétiques n’entraînant pour l’animal aucune souffrance, et afin d’encourager le respect total des dispositions de la Convention pour la Protection des Animaux de Compagnie, le Conseil de l’Europe, via la Consultation Multilatérale du 10 mars 1995 a adopté un certain nombre de recommandations pour l’application de l’article 5, dont voici un extrait particulièrement inquiétant et révélateur d’un manque de rigueur, et qui concerne les chats et chiens sans poil.

« Éviter ou, si il n’est pas possible d’éliminer les tares importantes, arrêter l’élevage: (…)

* Des chiens et chats sans poils (absence de protection contre le soleil et le froid, tendance à une réduction importante du nombre de dents, facteur semi-létal)
(…) »

Voilà un bel exemple d’absence de rigueur scientifique. En quoi l’absence de poil entraîne-t-elle une réduction du nombre de dents ? Sachant qu’un facteur semi létal est un facteur génétique susceptible d’entraîner la mort, quel est ce facteur sur le sphynx, comment aurait-il été identifié ? Impossible de mettre la main sur la moindre étude scientifique. Et pour cause… Inexistantes. Quant à l’absence de protection contre le soleil et le froid, nous allons y revenir.

En réalité, ces thèses douteuses, se basent sur la viabilité en milieu naturel, des animaux recensés sur ces recommandations, dont le sphynx, évidemment.

Toutefois, dans l’hypothèse que le sphynx soit un chat frileux ou craignant le soleil, interrogeons-nous un moment, sur l’intérêt de nous préoccuper de la viabilité en milieu naturel, d’un animal de compagnie, domestiqué, qui dépend pour ses besoins, entièrement de l’homme, et destiné à vivre au sein de l’habitation de ce dernier.

Nous viendrait-il à l’esprit de nous interroger sur la viabilité en milieu naturel, d’une bonne vache normande, qui reconnaissons-le, n’est guère équipée, pour fuir et lutter contre un prédateur naturel, et qui mourrait rapidement de faim si elle devait chercher elle-même quelque fourrage, au cœur de l’hiver sous une épaisse couche de neige ?

Dans ce cas-là, l’être humain lui-même serait bien avisé de ne plus se reproduire. Lui non plus n’a pas été doté par la nature, d’une fourrure lui permettant de supporter une exposition en plein soleil, ou les frimas d’un hiver rigoureux. Un citadin, lâché nu et sans armes dans un milieu naturel (la forêt amazonienne par ex), serait condamné à brève échéance. Nous sommes donc nous aussi, une espèce non viable en milieu naturel…

Charles Danten, auteur du livre « un vétérinaire en colère », ouvrage de propagande contre le concept d’animal de compagnie et que recommande une association comme PETA, n’hésite pas à écrire : « Plus un animal domestique s’éloigne physiquement et psychologiquement de son ancêtre d’origine, plus il souffre ».

Or, les propriétaires et éleveurs de sphynx, qui contrairement à Charles Danten, vivent dans une proximité très proche de leurs animaux, établissent et tissent avec eux, sans tomber dans l’anthropomorphisme, une réelle complicité et des liens affectueux, sont unanimes pour constater que leurs chats sont équilibrés, épanouis, et se comportent comme n’importe quel autre chat « poilu » bien socialisé, que ce soit dans leurs jeux, leurs comportements de prédateurs, leurs habitudes alimentaires ou de sommeil. Car à moins d’une socialisation mal effectuée par l’éleveur, le sphynx ne présente aucune pathologie comportementale de nature à confirmer les thèses développées par Charles Danten et autres extrémistes de son acabit, sur les animaux domestiques. Un animal domestique qui souffre est un animal dont les besoins physiologiques et comportementaux sont mal évalués, mal compris ou négligés. Cela n’a rien à voir avec un type particulier. Il est important de comprendre qu’un particularisme morphologique, sauf rares exceptions, n’est pas source de handicap et de mal être pour un animal domestique.

Or, alors qu’actuellement, les mouvements fondamentalistes de l’écologie, réclament que l’élevage de nombreuses races d’animaux de compagnie soit interdit au niveau européen, il est inquiétant de constater, en ce qui concerne le sphynx, que de nombreux préjugés donnent aux ennemis de cette race, du grain à moudre. Un des points que l’on reproche au sphynx, est sa nudité. Il est nu, donc il est frileux. Cette affirmation dénote seulement une méconnaissance de la race, et nous demandons au lecteur de ne pas y prêter d’attention, lorsqu’au hasard de ses visites sur le web, il peut tomber sur de fausses informations.

Ci-dessous donc, les questions les plus fréquemment posées aux éleveurs, c’est à dire celles qui véhiculent le plus d’idées reçues.

Le sphynx est-il un chat fragile ?

Non ! Il n’est ni plus ni moins fragile qu’un chat d’une autre race ou qu’un gouttière. Il peut tomber malade, mais sa robustesse lui permet de se défendre relativement bien contre diverses affections (angines, rhinites…).

Le sphynx est également un chat très précoce. Les chatons ouvrent les yeux dans les 3 jours qui suivent leur naissance (quand chez la plupart des races félines, il faut attendre 15 jours), parfois même, dès le lendemain de la mise bas. Très éveillés, les jeunes chatons se montrent rapidement intrépides, curieux, et vifs. Quand chez d’autres races félines, les chatons commencent juste à ouvrir les yeux, les chatons sphynx essayent déjà de sortir du panier de leur nurserie pour commencer l’exploration de leur environnement.

Il est également intéressant de constater que la peau du sphynx, que l’on croit sans protection, épaisse et très riche en collagène, possède des capacités de cicatrisation très rapide.

Enfin, son espérance de vie est la même que celle des autres races félines ou qu’un bon vieux gouttière. Le sphynx n’est porteur d’aucun facteur létal.

Le sphynx est-il frileux ?

Comme les apparences sont trompeuses… Cela peut paraître surprenant, mais le sphynx n’est pas un chat frileux. Un sphynx peut comme n’importe lequel de ses congénères, s’ébattre dans la neige, et il aime ça ! Photos à l’appui. Il ne ramènera ni pneumonie, ni engelures.

Comment est-ce possible ? Eh bien, comme nous l’avons précisé au chapitre précédent, la peau du sphynx est bien plus épaisse que celle d’un autre chat, riche en collagène et riche en sébum. Elle constitue donc un bon isolant. De plus, une alimentation très calorique, permet au sphynx d’augmenter ses réserves énergétiques et donc, sa couche graisseuse. Il peut alors lutter correctement contre des températures fraîches, voire très fraîches.

Ce n’est donc pas un chat frileux, même s’il n’est pas capable évidemment, de passer une nuit rigoureuse d’hiver dehors, sans possibilité de s’abriter. Mais bien d’autres chats de race à poil court, non plus… Seules quelques races félines (mainecoon, norvégiens…) sont capables de supporter des températures très basses. Ces mêmes races par contre, vont souffrir dès l’apparition de la canicule, que le sphynx supportera mieux en réduisant ses besoins caloriques (le budget croquettes augmente en hiver

Chez beaucoup d’éleveurs et de particuliers, la température oscille entre 18 et 20°C. Cette température est plus saine qu’une température élevée, qui assècherait les muqueuses et favoriserait le développement des bactéries. Nos sphynx se comportent aussi naturellement qu’en été, quand la température dans certaines habitations, avoisinent alors, les 28°C. Et eux aussi, s’adaptent très bien aux pannes de chauffage

Si pour des raisons de climat, on souhaite interdire le sphynx, il faudra également interdire la détention dans les zoos, d’espèces vivant à l’état naturel dans des zones chaudes (Afrique, Amérique Sud…). Qui se promène dans un zoo en hiver, sera surpris de voir ces animaux déambuler paisiblement dans leurs enclos extérieurs, quittant volontiers la chaleur de leurs abris, alors que la température extérieure avoisine les 0°C !

Enfin, il existe une race de chat nu, le Don Sphynx, qui avant d’être élevé et sélectionné, vivait librement dans les rues de villes russes, comme Rostov. On trouve également toujours, dans certaines régions mexicaines, des colonies de chats nus, qui vivent à l’état libre dans les rues des villes, et survivent sans difficulté en toutes saisons.

Le sphynx est-il sensible au soleil ?

Oui et non. Tout dépend en fait de la couleur de sa peau. Le sphynx fonctionne comme nous sur ce point. Ce sont surtout les sphynx blancs qui peuvent craindre quelques coups de soleil. Mais le sphynx n’est pas non plus idiot (on lui reconnaît même, parmi la gente féline, une intelligence exceptionnelle), et si les rayons du soleil se montrent cuisants, il va s’abriter à l’ombre. D’ailleurs, un chat, quelque soit sa race, est exposé au fameux coup de chaleur pouvant s’avérer mortel. L’exposition longue au soleil n’est donc conseillée pour aucun chat.

Reste que le sphynx, bronze. Et il est amusant de voir ses couleurs foncer et n’en devenir que plus vives.

Le sphynx est-il handicapé par son absence de vibrisses (moustaches) ?

Le sphynx n’a pas de vibrisses, ou alors, atrophiées. Pourtant, c’est un chat très agile, capable de grimper aux arbres, d’évaluer avec précision l’élan nécessaire pour sauter d’un point A à un point B (capable de faire de très larges bonds), de se réceptionner parfaitement, et de chasser et ramener une proie, comme n’importe quel félin. Véritable casse coup, les acrobaties les plus périlleuses ne lui font pas peur.

Dans l’obscurité, ils s’orientent sans difficulté, ne se cognent pas aux meubles, jouent et courent dans la pénombre, comme n’importe quel chat. Comment le sphynx compense-t-il l’absence de vibrisses ? Mystère. Mais une chose est certaine, elles ne lui manquent pas dans sa vie quotidienne.

Enfin, excellent chasseur, le sphynx lâché dans votre jardin, vous fera volontiers la surprise de vous rapporter un rongeur ou un oiseau (il aura sans doute constaté que votre point fort n’est pas la chasse, et en chat dévoué et bien nourri par vos soins, il se préoccupera de survenir un peu à vos besoins

Le sphynx est-il sujet à des problèmes de peau ?

Non, il n’est pas plus sujet à des problèmes dermatologiques que d’autres races félines. Ses plis ne lui occasionnent pas d’eczéma.

On ne met aucune crème a un Sphynx sauf a usage vétérinaire.

Conseils aux acquéreurs

Avant de commencer à rechercher votre petit compagnon nu, nous vous conseillons de lire attentivement ce dossier.

Avant-propos

Acheter un chaton de race, n’est pas une démarche anodine et doit être un acte mûrement réfléchi. Accueillir chez soi un animal apporte énormément de joies, mais engage également une véritable responsabilité et un certain nombre de contraintes.

Avant de sauter le pas et de contacter des éleveurs, assurez-vous d’abord que vous saurez accueillir votre nouveau compagnon dans les meilleures conditions.

Pourrez-vous l’emmener avec vous ou le faire garder durant vos vacances ? Pourrez-vous subvenir à son entretien (nourriture un sphynx mange environ 20% de plus qu’un chat « classique ») et à ses soins vétérinaires (vaccins et test CMH annuel) ?

Êtes vous bien conscient qu’il ne devra pas sortir et vagabonder librement, sous peine de voir son espérance de vie considérablement abrégée (vol car les chats de race attirent les convoitises, maltraitance, empoisonnement, risques de périr écrasé par une voiture…) ?

Êtes vous conscient également, qu’il s’agit d’un être vivant pouvant tomber malade et non d’un objet dont on peut garantir 10 ans le fonctionnement parfait ?

Si vous avez des enfants, vous ne devez pas acheter un chaton pour les amuser. C’est vous qui payerez son entretien et qui changerez sa litière. Il faut donc que vos motivations soient aussi fortes que celles de vos enfants qui vous réclament ce petit compagnon. Et attention, vos enfants ne doivent pas le considérer comme un jouet, au risque de le blesser.

Si votre décision est mûrement réfléchie, alors prenez un moment pour lire ce dossier, il vous aidera à acquérir votre chaton avec sérénité, sans mauvaise surprise.

Contacter un éleveur

Pour commencer, il ne saurait être question de s’adresser à une animalerie. Heureusement, des sphynx en animalerie, cela est excessivement rare.

Les animaleries ne sont de toute manière pas des endroits où acheter un chiot ou un chaton. Même quand ces animaux proviennent d’élevages français, vous n’avez pas de garantie réelle sur leur bonne santé et socialisation. Le vendeur est payé pour faire du chiffre, il doit vendre, et que finalement, ce chiot ou ce chaton ne vous convienne pas réellement, qu’il ne soit pas en mesure de vous renseigner sur le caractère et la personnalité de l’animal, sur les spécificités de la race, est sans importance pour l’animalerie, et peu lui importe les difficultés que vous rencontrerez par la suite. De plus, contrairement à une idée reçue, vous payerez votre compagnon, souvent bien plus cher que chez un éleveur.

Ne cherchez pas systématiquement l’éleveur le plus proche de vous. Ce n’est pas sur un critère de proximité que vous devez choisir votre éleveur. Votre sphynx sera votre compagnon pour 15 années en moyenne, c’est long, alors prenez votre temps, ne vous précipitez pas.

Le premier contact avec l’éleveur, de nos jours, se fait souvent par email. N’hésitez pas à exprimer vos motivations. Les éleveurs sérieux n’apprécient pas trop en général, des mails de ce type « bonjour, vous avez des chatons disponibles, si oui, combien ? ».

Nous ne vendons pas des tomates au kilo… Soyez donc plus chaleureux dans votre demande. Présentez-vous, expliquez pourquoi vous voulez un sphynx, ce qui vous a fait craquer, bref, les informations qui peuvent séduire l’éleveur en donnant de vous l’image d’un acquéreur motivé, pouvant rendre un sphynx heureux.

Vous pouvez aussi contacter l’éleveur par téléphone, et sachant que les éleveurs sont des gens qui ne vivent pas de leur élevage, mais en font leur loisir principal et leur passion, il sera souvent plus facile de joindre un éleveur en dehors des heures de travail, la plupart d’entre eux exercent une activité professionnelle pour entretenir leurs chats. Évitez d’appeler le dimanche matin à 8 h… Évitez surtout de vous rendre chez un éleveur sans rendez-vous, les éleveurs ne tiennent pas un commerce porte ouvertes, leur domicile dans lequel ils vivent avec leur famille, est aussi leur chatterie (élevage familial, les chats vivent en famille).

N’oubliez pas que l’éleveur n’est pas obligé de vous vendre un chaton. Il cherchera avant tout à placer ses chatons, dans des familles sérieuses et motivées, qui apporteront au chaton les bons soins et l’affection auxquels il a été habitué dès sa naissance.

Il est donc important d’établir un climat de confiance et des relations conviviales entre l’éleveur et vous. N’oubliez pas que par la suite, l’éleveur sera votre principal interlocuteur quand vous aurez des questions à lui poser sur votre chaton. Il pourra aussi vous conseiller pour les petits bobos occasionnels (petit rhume, diarrhée…)

Choisir un éleveur

Le choix est vaste, mais chez les éleveurs comme partout, il y a des passionnés, amoureux de la race qu’ils élèvent, soucieux de travailler sérieusement, qui se moquent de la rentabilité de leur élevage, et les autres…

Il faudra donc choisir un éleveur présentant certaines garanties. Déjà, si par la suite vous aviez un souci avec votre chaton, l’éleveur serait-il là pour vous conseiller, vous épauler, où bien, vous dirait-il de vous débrouiller, après tout, en dehors des garanties légales prévues par la loi (délai très court), il n’est pas concerné ?

Un éleveur sérieux ne se désintéresse pas du devenir de ses chatons une fois qu’ils sont partis de chez lui. Mais comment savoir si on aura affaire à un éleveur sérieux ?

Pour commencer, le premier contact est important. L’éleveur qui a des chatons disponibles à la vente ou à la réservation, vous pose-t-il des questions ? Veut-il s’assurer que vous êtes motivé ? Est-il capable de prolonger la discussion pour répondre à vos questions, vous renseigner sur la race, vous parler de ses chats, de ses chatons, de leur caractère ? C’est déjà bon signe…

Au contraire, au téléphone, il vous annonce simplement le nombre de chatons disponibles et leur prix, comme un commercial, ne cherche pas à en savoir plus, ne souhaite visiblement pas prolonger la conversation ? Mauvais signe…

Il y a ensuite, plusieurs autres indices pour vous guider dans votre choix :

UN ELEVEUR SERIEUX PREFERE ATTENDRE POUR LE DEPART DE SES CHATONS, QUE CEUX-CI AIENT ENTRE 3 MOIS ET DEMI ET 4 MOIS ET NE LES LAISSE PARTIR QU’ENTIEREMENT VACCINES.

Un éleveur sérieux en effet, ne vous vendra pas un chaton n’ayant pas eu tous ses vaccins, c’est-à-dire, la primo-vaccination qui est effectuée vers 2 mois, et le rappel vers 3 mois. C’est d’ailleurs principalement en raison de cette date de rappel, que l’éleveur préfère attendre un peu, car il arrive que le vaccin, qui constitue un mini traumatisme pour l’organisme du chaton, provoque quelques réactions, souvent une semaine après l’injection, comme un rhume, une diarrhée, une fatigue. De plus, la protection du vaccin n’est en général active qu’au bout du 15ème jour qui suit l’injection.

Enfin, un souffle au cœur passe souvent inaperçu à 2 ou 3 mois, mais on peut le déceler vers les 4 mois du chaton.

En tout état de cause, n’achetez jamais un chaton de moins de 3 mois et qui n’aurait pas eu son rappel de vaccination, même si la loi (6 janvier 1999) n’oblige l’éleveur qu’à céder ses chatons à partir de 8 semaines et identifiés. Un chaton sphynx est vendu un certain prix, il serait incorrect de la part de l’éleveur, de vouloir économiser le prix du rappel de vaccin !

Enfin, la socialisation d’un chaton est complète et parfaite vers 3 mois et demi. Le chaton a été parfaitement éduqué par sa mère, même si celle-ci semblait s’en désintéresser (le discours de certains éleveurs pressés de vendre avant 3 mois, qui démontre surtout une méconnaissance totale des mécanismes de socialisation des chatons par leur mère)

Et quel éleveur passionné, a envie de voir partir ses chatons à moins de 3 mois ?

Un éleveur n’a pas d’intérêt économique à refuser de vendre ses chatons à moins de 3 mois. Car pendant les semaines suivantes, il va payer leur entretien (frais de nourriture qui vont augmenter car les chatons sphynx ont un très gros appétit, rappel des vaccins, stérilisation, vermifuge).

Ce n’est donc pas intéressant pour lui, sur le plan économique. Faites-lui donc confiance. Si l’éleveur ne laisse pas partir avant 3/4 mois, ses chatons, c’est pour le bien de ceux-ci, et dans l’intérêt de l’acquéreur.

UN ELEVEUR SERIEUX VEND SES CHATONS AVEC UN PEDIGREE (PEDIGREE LOOF SI CHATON NE EN FRANCE)

Soyez très vigilants sur ce point. Le pedigree est la seule assurance que vous achetez un vrai chaton sphynx.

La loi française du 6 janvier 1999 est très claire à ce sujet : Tout chaton (ou chiot) né en France à partir de 1999, doit avoir un pedigree LOOF pour avoir droit à l’appellation « de race ». En l’absence de ce pedigree, le chaton sera « de type », et rien ne vous garantis que vous n’achetiez pas alors, un chaton hybride de rex devon, dont le poil poussera avec la puberté ou vers l’âge adulte !

Vous pouvez demander à regarder les pedigrees des parents de votre chaton. Vous ne devez pas trouver de « Don sphynx » sur la généalogie des parents. Le don sphynx n’est pas un sphynx, c’est certes un chat nu, mais il n’a pas la même morphologie. La présence d’un don sphynx sur les pedigrees des reproducteurs d’un éleveur n’est pas un gage de sérieux pour l’éleveur.

Attention, un chaton né en France doit impérativement avoir un pedigree LOOF ! Le LOOF qui est la fédération féline française chargée de la tenue du livre généalogique des origines félines (l’équivalent du LOF pour les chiens) ne reconnaît pas les pedigrees étrangers et pedigrees RIEX, pour les chatons nés en France. Si vous vouliez faire reproduire par la suite, un sphynx né en France mais pourvu d’un pedigree belge, voire même d’un pedigree RIEX belge, le LOOF n’accorderait pas de pedigrees pour les chatons qui naîtraient de ce chat.

Un chaton sphynx vendu pour la compagnie, déjà stérilisé, entièrement vacciné, doté d’un pedigree, né dans un élevage familial sérieux coûte entre 1500 et 2500 euros, voire plus si le chatons à des spécificités particulières.

Refusez de payer plus de 300 euros, un chaton sphynx sans pedigree ! Votre petit compagnon nu vous accompagnera pendant 15 ans, alors préférez patienter quelques mois, voire faire quelques économies, plutôt que de vous précipiter chez le 1er marchand de chat venu.

LES ELEVEURS SERIEUX SUIVENT UN PROGRAMME D’ELIMINATION DES TARES GENETIQUES.

La cardiomyopathie hypertrophique (voir dossier à ce sujet) est une maladie qui touche entre 10 et 15 % de sphynx. Il ne s’agit pas de paniquer, mais d’en être conscient. Un éleveur sérieux participe donc à un programme de dépistage, en faisant échographier ses reproducteurs chez un spécialiste. Ces dépistages sont évidemment coûteux et doivent être fait chaque année.

CHEZ UN ELEVEUR SERIEUX, LES CHATTES NE FONT QU’UNE PORTEE PAR AN

Cela fait longtemps que vous songez à acquérir un sphynx, et que vous parcourez les petites annonces. Et curieusement, vous constatez que ça fait 3 fois cette année, que cet éleveur qui n’a qu’une femelle, propose une portée de cette femelle ? Fuyez.

CHATON DE COMPAGNIE OU D’EXPO / REPRODUCTION ?

Un éleveur passionné, élève par souci d’amélioration de la race sphynx, avec pour objectif de parfaire ses lignées, et il évalue chacun de ses chats et leur descendance afin d’estimer au plus juste les critères qualitatifs de chacun. Ceci par souci d’honnêteté, de transparence et de qualité de vie pour les chats et leur nouveau propriétaire.

Ces critères sont l’analyse de préceptes définis (caractère génétique, comportement psychologique, morphologie, standards de la race) afin de sélectionner au mieux chacun de ses chats :

  • Chat de compagnie : tout chaton que l’éleveur a choisi de ne pas faire entrer dans le circuit de l’élevage. Ce type de chaton est vendu toujours stérilisé. Le chaton de compagnie est décrété comme tel lorsque sa morphologie ne répond pas suffisamment aux exigences de son standard. Ces défauts sont en général imperceptibles par un particulier, il peut s’agir d’un défaut de queue que l’on ne décèle qu’à la palpation, d’un manque de type (nez trop long, oreilles pas assez basses, etc). Le chaton de compagnie n’est pas un chaton laid, loin de là, c’est un véritable sphynx, mais il n’a pas de qualités morphologiques réelles à transmettre à sa descendance.
  • Chat d’exposition : Tout chaton dont la morphologie et le type sont particulièrement conformes aux standards de la race, et qui pourra donc sortir en exposition féline, et obtenir ses titres. Le chat d’exposition est également vendu, en général, comme reproducteur.
  • Chat reproducteur : tout chaton estimé par l’éleveur qui possède le caractère (génétique), le comportement et la généalogie adéquats qui tendent pour améliorer la race. Le chat de reproduction peut s’avérer, dans le cadre d’un défaut morphologique lié à un accident (défaut accidentel non héréditaire), ne pas être de qualité d’exposition, mais susceptible de transmettre ses qualités génétiques à sa descendance.

Si vous achetez un chaton de compagnie, il sera toujours vendu stérilisé dans les élevages sérieux. Nous vous invitons à lire le dossier qui explique les raisons de la stérilisation précoce. Il s’agit d’une intervention qui n’entraîne pas de conséquences sur la santé future du chaton, et qui pour vous, ne présente que des bénéfices. Ainsi, vous n’aurez pas à prendre à votre charge, les risques liés à une allergie aux produits anesthésiants (risque qui est identique sur un chaton de 3 mois et sur un chat de 6 mois).

Ce ne sont pas les éleveurs les moins sérieux, qui stérilisent leurs chatons de compagnie… Les éleveurs sérieux veulent s’assurer que le chaton qu’ils vendent pour la compagnie, vivra une vie de chat de compagnie, loin des risques liés à la reproduction, et la stérilisation précoce est le meilleur moyen de s’en assurer. La stérilisation précoce n’a pas pour objectif un quelconque souci de monopole, mais de s’assurer que seuls des chats ayant de réelles qualités à transmettre à leur descendance reproduiront, et ceci, entre les mains d’éleveurs, expérimentés ou novices, sérieux et passionnés.

Si vous souhaitez un sphynx pour la reproduction, parlez-en avec l’éleveur. Les éleveurs sérieux peuvent vous conseiller, vous orienter dans votre projet, vous expliqueront aussi les difficultés liées à l’élevage, ses objectifs. Les futurs éleveurs consciencieux prêts à œuvrer pour le sphynx, à travailler sérieusement sans épargner leurs efforts, sont les bienvenus dans la communauté « sphynx » et ne trouveront jamais portes closes.

Chez l’éleveur

Il est vivement conseillé de se déplacer chez l’éleveur. Méfiez-vous des éleveurs qui insistent pour vous livrer un chaton et tentent de vous dissuader de venir voir comment vivent les chats chez lui.

Il est normal, sachez-le, qu’un éleveur préfère que les chatons aient reçu leur premier vaccin pour que vous veniez les voir.

L’éleveur vous demandera parfois d’ôter vos chaussures ou d’accepter que vous désinfectiez vos semelles avec un produit qu’il vous donnera. Il pourra vous demander aussi de désinfecter vos mains, ou du moins de les laver. Ne soyez pas offusqué par ces simples mesures d’hygiène, pas forcément 100 % efficaces, certes, mais qui tranquillisent l’éleveur toujours inquiet pour la santé de ses chatons 

Chez un éleveur familial, les chats (à l’exception des étalons pour éviter les saillies accidentelles et les marquages urinaires) vivent en liberté dans l’habitation. La plupart des éleveurs laissent les chatons courir un peu partout (sous surveillance), lorsqu’ils sont suffisamment autonomes.

Un éleveur sérieux ne maintient jamais un chat en cage (même ses étalons). Il ne confine pas tous ses chats dans une pièce spécifique, voire pire, une cave ou un sous-sol. Son habitation, quel que soit sa taille, est propre. On ne doit pas être asphyxié par l’odeur d’urine.

Il n’a pas de surpopulation féline chez lui. Quand il a de nombreux chats, il les sépare par petits groupes dans les différentes pièces de l’habitation (pièces non spécifiques afin que les chats ne soient pas isolés des humains), pour éviter qu’une faible densité par rapport au nombre de chats, ne favorise les maladies épidémiques.

Les chats viennent volontiers vers les visiteurs, les chatons sont confiants et se laissent facilement manipuler.

La cardiopathie hypertrophique (C.M.H.)

Nous tenons à adresser nos remerciements les plus respectueux au Professeur Valérie Chetboul, (Agrégé de Pathologie Médicale – Diplomate ECVIM-CA, Cardiology Unité de Cardiologie de l’Ecole Vétérinaire d’Alfort, UP de médecine pour l’aide précieuse qu’elle nous a apportée en ayant bien voulu relire et corriger ce dossier, ainsi que pour la documentation fournie.

Ce dossier très détaillé, que nous vous recommandons vivement de lire en intégralité et avec attention, va vous aider à mieux comprendre ce qu’est cette maladie, comment elle fonctionne, quels sont ses effets, comment la faire dépister et quels sont les traitements préconisés.

Cette maladie cardiaque affecte particulièrement le maine coon, le persan (et type persan) et le chat de gouttière (source AJVR, Vol. 65 N° 5, May 2004).

Toutefois, le sphynx n’en est pas exempt, et un certain nombre de cas de CMH ont été détectés chez des reproducteurs, dans le monde entier, suffisamment pour que les éleveurs de sphynx prennent conscience du risque que représente cette maladie pour la race, et commencent à s’en préoccuper avant qu’elle ne prenne des proportions alarmantes.

Les estimations récentes, obtenues grâce à la transparence des éleveurs, particulièrement des éleveurs américains, très ouverts sur ce sujet, font état d’une estimation de 10 à 15 % environ, de sphynx touchés par la cardiomyopathie hypertrophique.

Le dépistage de la CMH devient donc une étape indispensable pour tout éleveur de sphynx.

NOUS ENCOURAGEONS VIVEMENT LES ELEVEURS À COLLABORER AU PROGRAMME DE DEPISTAGE, DANS L’INTERET MEME DE LA RACE.

Nous nous tenons à votre disposition, pour toute question que vous vous poseriez
et pour vous guider dans votre démarche de dépistage.

La cardiomyopathie hypertrophique est une maladie incurable, à évolution plus ou moins rapide. Un chat atteint peut cependant vivre de nombreuses années, à condition d’être correctement suivi et sous traitement. Il n’est pas possible actuellement de déterminer l’espérance de vie d’un chat CMH. Chez le maine coon, la maladie est souvent dépistée chez de jeunes sujets (parfois moins d’un an), et l’évolution est très rapide.

Chez le sphynx, elle est plus fréquemment dépistée suite à l’apparition tardive d’un souffle cardiaque (vers 3, 4 ou 5 ans), mais on note des cas de sphynx positifs CMH, âgés de plus de 10 ans et demeurant en très bonne condition physique, grâce à un traitement adapté et à un dépistage précoce.

La CMH doit être considérée comme une maladie génétique. Elle est la conséquence de la survenue d’anomalies sur les chromosomes responsables de la fabrication des différentes protéines constituant le muscle cardiaque. Elle est transmise par les géniteurs dans 70% des cas.

En l’état actuel des recherches, le gène responsable de la maladie chez le maine coon a été identifié comme étant d’allèle dominant à pénétration incomplète. Il existe actuellement une forte suspicion pour qu’il en soit de même chez le sphynx.

« Dominant » signifie textuellement, qu’un seul porteur du gène déclenchant la maladie est nécessaire pour la transmission à une partie de la portée (un gène d’allèle récessif doit lui, être porté par les deux parents pour être transmis à la descendance).

« Pénétration incomplète » signifie qu’un chat peut être porteur de l’anomalie génétique responsable de la CMH, mais sans lui-même développer la maladie. Par contre, il transmettra ce gène à ses chatons, qui eux, pourront développer une cardiomyopathie hypertrophique. C’est pour cette raison que l’on peut constater un développement de la maladie, sur des chats issus de parents déclarés indemnes au dépistage.

A l’heure actuelle, il n’existe pas encore de test génétique permettant un dépistage précoce avant que la maladie ne se déclare et permettant de dépister les « porteurs sains ».

Afin de déterminer le mode de transmission, chez le sphynx, le Sphynx Club a entamé des démarches auprès de Maison Alfort, dans le cadre d’une consultation génétique. Nous vous tiendrons informés et le concours des éleveurs sera très important.

Autres noms de la maladie: Cardiomyopathie hypertrophique, primitive ou idiopathique ; Myocardiopathie hypertrophique ; Cardiomyopathie obstructive ; Sténose sous aortique.

De Quelle manière la C.M.H. affecte le coeur ?

Pour mieux comprendre cette maladie, il vaut la peine de se familiariser avec la structure et la fonction normale du coeur.

Structure du coeur

La 1ère figure schématise en coupe un cœur normal composé de 4 cavités (deux oreillettes et deux ventricules) séparées par 2 valves (mitrale et tricuspide).

Le sang arrive dans les oreillettes par les veines (veines caves dans l’oreillette droite, veines pulmonaires dans l’oreillette gauche). Les veines pulmonaires sont de petite taille

Il quitte les ventricules par deux grosses artères (aorte et artère pulmonaire) après avoir franchi deux valves (respectivement la valve aortique et la valve pulmonaire).

Les parois du cœur sont composées d’un muscle spécialisé que l’on nomme myocarde. C’est cette partie du coeur qui est affectée dans le cadre d’une CMH.

Fonctions du coeur

Le flux sanguin circule dans le cœur de la manière suivante :

  • Le sang qui a libéré son oxygène dans les tissus remonte vers le cœur par le système veineux – veines caves – et se jette dans l’oreillette droite.
  • Il se déverse dans le ventricule droit en passant par la valve tricuspide, puis est éjecté lors de la contraction du ventricule droit dans l’artère pulmonaire à travers la valve du même nom.
  • Une fois oxygéné dans les poumons, le sang revient dans l’oreillette gauche par les veines pulmonaires.
  • Après avoir traversé la valve mitrale, il remplit le ventricule gauche qui va l’éjecter dans l’aorte à travers la valve aortique pour aller irriguer les tissus. Commence alors un nouveau cycle.

Chaque battement de coeur est généré par un signal électrique.

Ainsi que l’illustre la figure ci-contre, le signal démarre au sommet du coeur et se propage vers la pointe en le traversant entièrement (les flèches bleues montrent le sens de propagation du signal électrique).

Les anomalies du muscle cardiaque rencontrées lors de Cardiomyopathie (Obstructive ou non obstructive) peuvent parfois s’accompagner d’une altération de la propagation du signal électrique.

Cardiomyopathie Hypertrophique

La Cardiomyopathie Hypertrophique est caractérisée par un épaississement plus ou moins important du muscle cardiaque, appelé hypertrophie. La distribution de cet épaississement est variable d’un chat à l’autre. Cette hypertrophie touche principalement le ventricule gauche et dans une moindre mesure le ventricule droit.

Plusieurs types d’Hypertrophie

Dans la plupart des cas, l’hypertrophie ne touche qu’une portion du muscle, et tout particulièrement le septum interventriculaire qui est la paroi musculaire séparant le ventricule gauche du ventricule droit. Cette forme de CMH est appelée « Hypertrophie Septale Asymétrique« . (cf. figure ci-contre).

Dans de rare cas (2 % des cas), l’épaississement musculaire se répartie régulièrement tout autour du ventricule. On parle alors d’ « Hypertrophie Ventriculaire Symétrique« .

Enfin, l’épaississement du myocarde peut également être localisé à la pointe du cœur ou apex dans près de 2% des cas. On parle alors de « forme apicale ».

Les formes obstructives

Dans près de 20-25% des cas, cette hypertrophie est associée à une gêne à l’éjection du sang dans l’aorte. On parle alors de « Cardiomyopathie Hypertrophique Obstructive ».

Le principe en est le suivant. Au moment où le ventricule gauche éjecte le sang vers l’aorte, la valve mitrale est aspirée dans le flux et projetée contre le septum épaissi. Elle contribue ainsi à rétrécir la portion de ventricule que le sang doit franchir avant d’être éjecté dans l’aorte, réalisant ainsi une obstruction à l’éjection. Cette obstruction, qui peut être plus ou moins sévère, oblige le ventricule gauche à fournir un effort supplémentaire pour chasser le volume de sang nécessaire au besoin de l’organisme.

Ce rétrécissement est responsable de turbulences causées par l’accélération du sang à travers cet obstacle. Ces turbulences sont à l’origine du « souffle cardiaque » particulier (souffle systolique basal gauche), qui peut être détecté par le stéthoscope.

Enfin, le déplacement anormal de la valve mitrale s’accompagne souvent d’une perte d’étanchéité de cette structure. Une quantité plus ou moins importante de sang va alors refluer dans l’oreillette gauche en direction des poumons. On parle alors de « régurgitation mitrale », qui elle aussi peut être détectée à l’auscultation cardiaque (souffle systolique apexien gauche).

Les effets sur le muscle cardiaque

Le muscle hypertrophié se contracte le plus souvent normalement, voire avec excès. Par contre, il a de la peine à se remplir car il est trop rigide et se relâche mal après la contraction. Dans un premier temps, les conséquences de ce mauvais remplissage n’apparaissent le plus souvent pas au repos ou pour des efforts simples.

Par contre, lors d’efforts importants, le cœur ne pourra pas augmenter la quantité de sang nécessaire à l’activité musculaire car sa cavité n’accepte qu’une quantité fixe de sang.

Si le défaut de remplissage est trop important, le sang stagne dans les vaisseaux pulmonaires et fait augmenter la pression dans les tissus. Si la pression est trop élevée, l’eau envahit les poumons. On parle alors d’œdème pulmonaire.

Le muscle est également trop épais pour le nombre de vaisseaux coronaires. De plus, les petites artères ne peuvent pas se dilater lors d’efforts ainsi qu’elles devraient le faire.

Les fibres musculaires

Au microscope, le coeur atteint de CMH présente les caractéristiques suivantes. Les fibres ne sont pas alignées en parallèle mais de manière chaotique. On parle de désorganisation cellulaire (« myocardial disarray »)

Ci-contre, ces images illustrent la désorganisation chaotique des fibres musculaires cardiaques (qui sont obliques voire perpendiculaires les unes par rapport aux autres, et non orientées parallèlement comme dans un muscle sain).

A et B sont des images du septum interventriculaire du même chat et C montre la paroi ventriculaire droite d’un autre animal atteint de myocardiopathie hypertrophique.

A : Coloration à l’hématoxyline et éosine, et B, C : Coloration trichromique de Masson (collagène en bleu, fibres musculaires en rouge). Agrandissement x 40

De plus, le tissu amorphe situé entre les fibres contractiles prolifère, augmentant progressivement la rigidité du muscle. On parle alors de « fibrose interstitielle » (bien visible sur les 3 images A à C).

(Source : Journal of Veterinary Cardiology Vol. 5, N°2, November 2003 – Hypertrophic cardiomyopathy – Clinical and pathologic correlate – Philip R. Fox

Une dégénérescence des valves atrio-ventriculaires (valve mitrale notamment) est fréquemment associée, de même que des lésions dégénératives des artères coronaires contribuant ainsi à l’hypoxie myocardique.

Ci après schéma comparatif entre un cœur normal et un cœur touché par la CMH (Source : Medical encyclopedia, ADAM.Inc – H. Jacqueline Suk, MD – Boston):

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Ci après, photos de coupes de cœurs touchés par la CMH. Notez l’épaississement impressionnant du myocarde, qui donne un aperçu des conséquences sur le remplissage.

(Source : Journal of Veterinary Cardiology Vol. 5, N°2, November 2003 – Hypertrophic cardiomyopathy – Clinical and pathologic correlate – Philip R. Fox)

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Les symptômes de la C.M.H.

Les symptômes classiques de la CMH sont, par ordre d’importance :

  • Essoufflement à l’effort, difficulté respiratoire (dyspnée), fatigabilité
  • Anomalie auscultatoire : Souffle au cœur, bruit de galop, arythmie
  • Abattement, toux
  • Vertiges, pertes d’équilibre ou même de connaissance (syncopes)

Aucun de ces symptômes n’est spécifique de la CMH et peuvent se rencontrer avec d’autres maladies cardiaques.

Ces symptômes apparaissent le plus souvent lorsque le chat est âgéde 5 ans. Certains chats peuvent toutefois avoir des symptômes plus précoces.

Beaucoup de chats sont peu ou modérément gênés par cette maladie. Mais sans traitement, l’évolution est rapide et mène à la mort du chat. 

Le despitage de la C.M.H.

Le diagnostic n’est pas facile à établir, le chat ne présentant pas forcément de symptômes apparents. C’est un examen clinique par le vétérinaire habituel, (mais qui n’a pas valeur de diagnostic de CMH) qui permet d’établir une suspicion de trouble cardiaque par la découverte d’une anomalie auscultatoire (exemple souffle). Attention toutefois, un souffle au cœur n’est pas pour autant synonyme de CMH et inversement une CMH peut s’accompagner d’une auscultation cardiaque parfaitement normale !

Après la découverte chez un chat adulte, d’un souffle cardiaque apparu soudainement, il est cependant vivement conseillé d’effectuer un dépistage par le biais d’une échocardiographie qui reste actuellement le meilleur examen diagnostic de CMH.

L’examen écho-Doppler cardiaque

Il s’agit d’un examen indolore qui consiste à appliquer sur le thorax du chat une sonde émettrice et réceptrice d’ultrasons. Le principe est le même que celui qui est utilisé pour visualiser les bébés dans le ventre de leur mère.

Cet examen permet la visualisation du muscle cardiaque (évaluation qualitative de son aspect, mesure précise de son épaisseur en systole et diastole, étude de sa cinétique). Il permet également de déterminer la taille des cavités et évaluer l’aspect des valves.

L’effet Doppler, permet de mesurer la vitesse du flux à travers les valves et estimer la pression qui règne dans les cavités cardiaques. On peut également contrôler l’étanchéité des valves.

Dans le cas de la CMH, cet examen va permettre de mettre en évidence l’épaississement très caractéristique du septum ou de la paroi du ventricule gauche ainsi que révéler la présence d’une obstruction sous-aortique.

Ci après, cliché d’échocardiographie de CMH féline : Coupe grand axe en mode 2D.

Ce cliché montre que le septum en région sous aortique (flèche rouge) est épaissi à l’origine d’une obstruction.

La paroi libre du ventricule gauche n’est pas épargnée. (Source : Cliché PR. V. Chetboul, Unité de Cardiologie d’Alfort)

Ci après, cliché de coupe transversale transventriculaire en mode 2D de CMH féline :

Le septum et la paroi libre sont hypertrophiés de façon symétrique.

(Source : Cliché PR. V. Chetboul, Unité de Cardiologie d’Alfort)

Le cliché ci-contre montre un exemple d’anomalies détectées en mode Doppler couleur (chat atteint de CMH obstructive) : la tâche en couleur en haut de l’image correspond aux turbulences du sang traversant la région sous-aortique rétrécie.

La deuxième, en dessous, correspond à la visualisation du sang refluant du ventricule gauche dans l’oreillette gauche (fuite mitrale).

(Source : Cliché PR. V. Chetboul, Unité de Cardiologie d’Alfort)

D’autres techniques ultrasonores se développent mais sont actuellement réservées à des structures de pointe, notamment de recherche (Unité de cardiologie de l’ENV Alfort).

Nous parlerons plus particulièrement de la technique de Doppler Tissulaire.

L’échographie Doppler Tissulaire (Doppler tissue imaging, DTI) :

Cette technique déjà appliquée en cardiologie humaine, présente l’intérêt de permettre de mesurer la vitesse de déplacement des parois myocardiques tout au long du cycle cardiaque et de détecter précocement toute anomalie du fonctionnement du myocarde (altérations myocardiques) qui pourrait alors induire ou confirmer un diagnostique de suspicion de CMH, même lorsque l’écho Doppler traditionnel ne montre pas encore de dysfonction évidente.

La supériorité du DTI par rapport à l’échocardiographie conventionnelle a été démontrée chez le chien dans un modèle canin de cardiomyopathie dilatée. Cette technique est à l’heure actuelle, testée à une échelle plus large en pathologie spontanée canine (myocardiopathie dilatée) et féline (cardiomyopathie hypertrophique), dans l’Unité de Cardiologie d’Alfort.

Dans ces deux affections, des résultats préliminaires semblent indiquer que la sensibilité diagnostique et pronostique du DTI est supérieure à celle de l’échocardiographie Doppler classique.

(Source : Cahier du Vétomecum – Compte-rendu de la conférence du Pr. Valérie Chetboul « L’imagerie cardiovasculaire du futur en médecine vétérinaire »)

Les traitements proposés dans le cadre de la C.M.H

S’il existe pour les humains, des options chirurgicales (Myotomie-myectomie septale, alcoolisation septale, pose de stimulateur cardiaque) dans le traitement pour la CMH, les traitements proposés pour améliorer le confort de vie des chats atteints sont, à l’heure actuelle, essentiellement médicamenteux :

C’est d’une façon générale le traitement de l’insuffisance cardiaque vasodilatateur, IECA, diurétique et si nécessaire, antiarythmique pour améliorer le confort de vie du chat; et en traitement de fond le traitement spécifique de la maladie musculaire. Les IECA en plus de leur action vasodilatatrice bénéfique dans l’insuffisance cardiaque, ont aussi des effets myocardiques intéressants : effet anti-hypertrophique, effet anti-remodelage, effet anti-ischémique.

Les antagonistes du calcium dits inhibiteurs calciques, comme le diltiazem, ont des effets bénéfiques lors de MCH : propriétés anti-arythmiques mais aussi effets ciblés sur le myocarde (amélioration du remplissage cardiaque, effet anti-hypertrophique direct, effet anti-ischémique, action favorable sur la relaxation myocardique).

Les anti-arythmiques stricto sensu sont des substances qui stabilisent / régulent l’activité électrique des cellules du muscle cardiaque. Ils sont en priorité administrés aux chats chez lesquels des troubles du rythme ont été constatés.

Pour certains d’entre eux, cependant rarement utilisés chez le chat (plus chez l’homme), quelques effets indésirables sont à déplorer, tels que des troubles digestifs, des troubles visuels, une hypersensibilité au soleil (attention aux sphynx qui s’exposent au soleil) et des allergies cutanées.

Tous ces effets indésirables sont toutefois réversibles mais un contrôle chez un vétérinaire ophtalmologue est recommandé si apparaît le moindre doute de problème affectant la vision du chat.

Les diurétiques sont des médicaments favorisants l’élimination d’eau par voie urinaire (augmentation de la diurèse). Ils ne sont indiqués que chez les chats insuffisants cardiaques (c’est à dire présentant un œdème pulmonaire, une ascite ou un épanchement pleural).

Les anticoagulants (aspirine surtout) sont des substances qui fluidifient le sang et limitent les risques de constitution de caillots. Ils sont fortement recommandés lorsque le chat souffre d’épisodes de fibrillation auriculaire ou lors de dilatation atriale jugée importante par l’échographiste).

N.B : Certains médicaments peuvent aggraver une forme obstructive. Il est donc important, si vous consultez un autre vétérinaire que votre praticien habituel, de l’informer de l’existence de la maladie de votre chat et de son traitement, afin d’éviter un effet secondaire.

De manière générale, il faut éviter d’administrer à votre chat, tout autre médicament que celui que votre vétérinaire aura prescrit, sans le consulter.

Copyright Sphynx Club

Les Dernières recherches

Mélina Peccaud a en effet soutenu sa thèse sur l’HCM du Sphynx en fin d’année 2022.

Voici une synthèse qu’elle a écrite : 

Bien qu’il s’agisse de la maladie cardiovasculaire d’origine génétique la plus fréquente chez le chat, peu d’études ont été menées dans l’espèce féline, en comparaison avec l’Homme, pour identifier des variants à l’origine de MCH. Ainsi, seuls deux variants dans le gène MYBPC3 ont à ce jour été identifiés et confirmés comme vraiment associés à la maladie chez le chat. Le premier variant, A31P, a été rapporté chez le Maine coon et le second, R820W, chez le ragdoll. Il a été montré que ces variants étaient propres à chacune des deux races, suggérant l’existence, chez le chat, d’une spécificité raciale des mutations à l’origine de la maladie. De plus, des études épidémiologiques ont mis en évidence chez certaines races félines une prédisposition au développement de la maladie. Le Maine coon et le ragdoll en faisaient partie, ainsi que le sphynx.

Nos travaux ont porté sur l’étude de cinq sphynx non apparentés, dont trois étaient atteints de MCH et deux indemnes. Tous ont été soumis à un séquençage de génome entier, à partir duquel nous avons notamment recherché les variants communs aux trois chats atteints, d’une part dans l’ensemble du génome, et d’autre part au sein d’une liste de gènes candidats de MCH humaine. Nous avons ensuite analysé et trié les variants en appliquant différents filtres successifs. A l’issue de notre analyse, nous avons finalement retenu deux principaux gènes candidats, au sein desquels nous sommes parvenues à identifier respectivement quatre et un variant. L’un des variants mis en évidence correspondait à celui rapporté pour la première fois par le Dr Meurs en 2021. Nous avons également retenu une liste d’autres variants dans des gènes candidats potentiels, que nous avons classés du meilleur au moins bon candidat, selon la pertinence de leur hypothétique rôle physiopathologique dans le développement d’une MCH. 

Ainsi, bien que le faible effectif de chats étudiés n’ait pas permis de statuer sur le caractère causal des variants que nous avons identifiés, nos résultats, originaux, constituent un premier pas vers l’identification de variants à l’origine de MCH chez le sphynx. Afin de confirmer l’association entre les variants identifiés dans nos travaux et la maladie, il faudrait d’une part mener une étude similaire sur un plus grand nombre d’individus de la race, atteints et contrôles, et d’autre part rechercher si ces variants existent ou non chez d’autres races afin de vérifier leur association avec la MCH féline. Ces études débuteront prochainement. Nous espérons qu’elles déboucheront sur l’identification d’un/de variants associés à la MCH chez le sphynx, variants qui permettront le développement d’un test ADN à destination des éleveurs et vétérinaires, mais permettront peut-être aussi de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques conduisant au développent de la MCH chez le chat et chez l’Homme.

En conclusion : des pistes de variants génétiques à explorer, l’étude continue !

 

La stérilisation précoce

Objet de nombreuses réticences en France, la stérilisation précoce (stérilisation des chatons âgés de moins de 4 mois) est depuis une quinzaine d’années, une pratique courante en Amérique du Nord.

Quelles sont les incidences sur la santé du chat ?

Toutes les études menées, ainsi que le recul dont nous disposons actuellement, n’ont pas permis de mettre en évidence des incidences sur la santé et le développement du chat.
Les études ont menées sur la comparaison et le suivi de 3 groupes de chats (mâles et femelles) :

  • Chatons stérilisés à 7 semaines
  • Chats stérilisés après leur puberté (7 mois)
  • Chats adultes entiers

Les constatations sont les suivantes :

  • Aucune incidence sur le diamètre de l’urètre des chats mâles stérilisés à 7 semaines
  • Aucun retard de croissance

Concernant la croissance, il est en effet important de noter que la puberté entraîne le processus de ralentissement puis de l’arrêt, de la croissance des cartilages. En stérilisant un chaton avant sa puberté, on freine ce processus. La croissance osseuse se poursuit donc plus longuement, le chat stérilisé précocement aura donc une taille légèrement supérieure à celle d’un congénère entier ou stérilisé plus tardivement.

Chez les mâles stérilisés avant 10 semaines, on constate qu’il n’y a pas de séparation entre le pénis et l’étui pelvien. Cela ne gêne aucunement le chaton dans sa fonction urinaire et n’a pas d’incidence sur sa santé.

Il a également été observé que la prise de poids qui découle fréquemment des suites d’une stérilisation effectuée après la puberté, est rare chez le chat stérilisé précocement.
Il n’a pas été constaté en effet de perte de la vitalité et de la dépense énergétique chez le chaton après sa stérilisation, comme cela est le cas chez le chat stérilisé après sa puberté. La prise de poids est donc très limitée.

Ni les études européennes, ni les études américaines, n’ont pu mettre en évidence la moindre incidence dommageable pour la santé et le développement du chat stérilisé précocement. La stérilisation précoce n’est donc aucunement dangereuse pour la santé du chat.

L’anesthesie

Les risques liés à l’anesthésie sont rigoureusement identiques à ceux auxquels sont exposés les chats adultes. Un chaton de 3 mois qui ferait une réaction à une anesthésie, ferait probablement la même réaction à l’âge de 8 ou 12 mois.

Il a été constaté une récupération très rapide à l’anesthésie, des chatons stérilisés entre 10 et 14 semaines. Tout particulièrement par comparaison avec des chats plus âgés. Le chaton a un réveil très facile et récupère rapidement toute sa vitalité. 2 à 3 heures après son réveil, il joue normalement.

Nous rappelons à ce sujet, concernant les chatons sphynx, qu’il faut veiller au problème d’hypothermie, le chaton doit impérativement être déposé au réveil sur un tapis chauffant. Certains vétérinaires opèrent également sur tapis chauffant.

La kétamine ne doit surtout pas être utilisée pour l’anesthésie d’un sphynx, elle est toxique.

A quel age pratiquer une stérilisation précoce ?

Il est possible de stériliser un chaton à partir de 7 semaines. Toutefois, pour éviter de recourir à un protocole pédiatrique pour l’anesthésie, plus délicat, nous conseillerons d’attendre que le chaton ait atteint un poids d’un kilo. Soit entre 10 et 14 semaines. L’avantage d’attendre un peu pour un éleveur est de ne pas stériliser un chaton qui va évoluer très favorablement en type. Il est en effet difficile de juger du type d’un chaton de 7 à 8 semaines…

La technique chirurgicale est exactement la même que sur un chat plus âgé. Il n’y a pas plus de difficultés à stériliser une femelle qu’un mâle. Les vétérinaires qui ont stérilisé des chatonnes de 3 mois, constatent également l’absence de dépôts graisseux sur les ovaires, ce qui facilite l’intervention.

Pourquoi stériliser précocement un chaton ?

Cette pratique est intéressante pour les éleveurs souhaitant écarter du circuit de la reproduction certains chatons de leurs portées et les particuliers désirant acquérir un chaton de compagnie.

Pour l’éleveur, c’est l’assurance que le chaton vendu en compagnie ne reproduira jamais.

Certains chatons ont en effet un type assez moyen, voire, peuvent être porteurs de défauts morphologiques disqualifiants en expo (nœud à la queue par ex), il n’est donc pas souhaitable qu’ils reproduisent.

Or, en vendant un chaton en compagnie, on n’est jamais certain que l’acquéreur ne changera pas d’avis un jour en décidant de le faire reproduire. Il n’est pas rare par exemple que les proches fassent pression pour que le nouveau propriétaire fasse au moins une portée.

Quoi de plus angoissant pour un éleveur de découvrir que la chatonne vendue pour la compagnie, est gestante, et entre les mains de quelqu’un qui n’a pas la connaissance des gestes à accomplir en cas de difficultés qui se présenteraient lors de la mise bas ? Et l’élevage du chaton sphynx n’est pas toujours simple à gérer, principalement au niveau du sevrage.

Certaines personnes n’hésitent pas à demander un chaton de compagnie (vendu moins cher), mais avec déjà la ferme intention de débuter un élevage. Et ne parlons pas de ceux qui achètent un chat de qualité compagnie, et le revendent comme de qualité expo, 2 fois plus cher, à des naïfs. En annonçant que le chaton vendu en compagnie sera stérilisé, on fait fuir les acquéreurs douteux. Il vaut mieux rater une vente que de céder un chaton à quelqu’un qui n’est pas sincère et qui trahit la relation de confiance nécessaire entre l’éleveur et l’acquéreur.
Certains acquéreurs voient dans la reproduction, un moyen de se rembourser du prix du chaton (bien que le risque soit surtout, de ne pas rentrer dans ses frais…). Se rembourse-t-on du prix de son lecteur DVD en organisant des séances payantes de visionnage de films chez soi ?

Tout éleveur sérieux doit prendre en compte que le sphynx ne possède pas un pool génétique aussi élevé que certaines races, comme le persan, le siamois…
Il doit donc veiller à ne pas laisser entrer dans le circuit de la reproduction, trop de chats issus des mêmes reproducteurs, principalement si le type de ces chats n’est pas de nature à participer à l’amélioration de la race et veiller à ne céder pour élevage ses chatons, qu’à des éleveurs, novices ou expérimentés, possédant un véritable plan d’élevage qui contribueront à améliorer la race, et à éradiquer les tares génétiques.

La stérilisation précoce permet donc de protéger à la fois le chaton vendu en compagnie et le travail de l’éleveur (et celui des éleveurs qui l’ont précédé), dans l’intérêt de la race.

Pour le particulier, l’avantage est de ne plus avoir à se préoccuper de la stérilisation de son sphynx, évitant ainsi les premières chaleurs d’une femelle (on limite le risque de tumeurs mammaires et utérines en stérilisant une femelle avant ses premières chaleurs), et les premiers marquages urinaires des jeunes mâles.
Quant aux risques de l’anesthésie, ils sont supportés par l’éleveur, non par l’acquéreur.

Rappelons qu’un éleveur ne vend pas un objet, mais un chaton qu’il a aidé à naître, qu’il a vu grandir, évoluer et auquel il est attaché. Il est donc légitime que ce soit lui qui décide si oui ou non ses chatons reproduiront. Il ne doit pas se laisser influencer par certains arguments qui veulent que ce soit à l’acquéreur qui achète un chaton, de faire ce qu’il veut avec.
Cet argument serait valable avec une voiture, pas lorsqu’il d’agit d’un être vivant.

Nous rappelons également que sur les contrats de vente, la clause qui consiste à retenir le pedigree contre une stérilisation effectuée par l’acquéreur après la vente, est considérée comme abusive et sans valeur juridique.

Bibliographie / références

  • Etude menée par le Professeur Verstegen de l’université de Liège sur la stérilisation précoce du chaton, présentée au séminaire 2002 de la Société Française de Félinotechnie (SFF) qui s’est tenu à l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort
  • Une étude très complète sur le site de la Winn Feline Foundation
  • Dépêche Vétérinaire n° 672 2001 22 Chanoit G.
  • Article du Dr Elise Malandain anciennement attachée à l’Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport (UMES) l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort, dans le bulletin n°33 du Club Félinotechtnique Royal Canin – mai juin juillet 2003.